DÉMARCHE ET PROPOSITIONS
La démarche sociale est indissociable du projet architectural.
Il nous paraît à la fois primordiale de faire participer les victimes à la construction de leur nouvelle maison, de leur nouvelle vie et d’utiliser des savoir-faire et matériaux locaux afin d’éviter les inconvénients liés aux préfabriqués (délais de livraison et de fabrication trop longs, problèmes de transport, rigidité d’emploi, difficulté à remplacer des pièces manquantes,…)
Le prototype d’abris communément appelé «shelter en pierres» est déjà expérimenté et maîtrisé par des professionnels sur le site. Il est donc question de le développer en un habitat intégré dans un processus urbain. Lui sont alors associé, des latrines à compostage, un réseau viaire, un espace extérieur pour entre autre y intégrer des plantations, etc.
Une halle (déplacée et réutilisée à souhait sur le site) constituée de charpentes en bois (d’une portée de 8 m) et d’une couverture en nattes fournit une protection pendant la construction des shelters.
Ses appuis correspondent à deux des angles de chaque futures habitations. Une fois les shelters terminés, la halle peut éventuellement rester à cet emplacement pour créer de l’espace public (rassemblement, place de marché, aire de travail pour des artisanats locaux,…) ou bien être réutilisée sur une autre zone de construction de shelters.
Le but de notre méthode, contextuelle, est d’exploiter au maximum les atouts locaux:
- connaissances techniques (présence de maçons et charpentiers sur site)
- matériaux (pierres et sable pour les murs)
- artisanat (confection de nattes en fibres de palmier doum pour la couverture de la halle)
Notion économique: Développement d’une autonomie et donc d’une économie. Les réfugiés formés pourront par la suite vendre leur savoir (aide/formation/travail/gain d’argent/investissement).
Le projet proposé peut être utilisé selon les besoins pour différentes fonctions: halle de marché, coopérative, espace d’accueil temporaire, logements, salle de classe, …
Bien que le rapatriement soit peu d’actualité à Ali Addeh, le réemploi du bâtiment est à prendre en compte. Parti de l’idée d’un habitat personnalisable, évolutif, l’infrastructure mise en place pourrait être réutilisée par les villageois après l’éventuel départ des réfugiés pour des fonctions similaires ou différentes.
Durée de construction d’un shelter: 1 semaine pour un maçon assisté de 4 personnes